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Dany Brillant

Par Tony
Mise à jour le 28/08/2007

La carrière de Dany Brillant est un de ces anachronismes apparents qui font les meilleures recettes. Pots-pourris de musiques de bal diverses qui marchent depuis les années 50, ses albums séduisent un public de tous âges et font de lui une sorte d'entertainer à l'américaine : un type qui ne suscite ni l'intérêt ni l'antipathie chez ceux qui s'intéressent un peu de près à la musique. Grâce à son image bon chic bon genre et à ses chiffres de vente confortables, il est devenu un zélote important des opérations humanitaires organisées par la télévision française.

Après des études avortées de médecine et quelques années de galère, à chanter pour les touristes sur les terrasses des cafés parisiens, il se fait connaître en 1991 par un tube, « Suzette », dont le texte stupide mais efficace est resté célèbre : « J'ai perdu la tête depuis que j'ai vu Suzette/Je perds la raison chaque fois que je vois Suzon ». A cette époque, il lorgne vers une variété jazz vaguement inspirée de Boris Vian ou Charles Aznavour et donne à ses arrangements des airs manouches.

En 1993, il confie ses nouvelles chansons au big band de Rembert Egues, musicien cubain installé à Paris, puis confirme cette orientation exotique en publiant « Havana » (1996). Enregistré sur l'île, ce nouveau recueil reprend sans se lasser les sonorités cha-cha, mambo ou salsa aseptisées qui faisaient le succès des Gloria Lasso d'antan. Le public est toujours au rendez-vous et Brillant obtient un disque de platine.

Après un nouveau CD (« Nouveau Jour », 1999) et une tournée accompagnée d'un grand orchestre latino, il passe en 2001 par une case facultative, mais utile à tout crooner qui se respecte : l'album italien. Sans trop se creuser les méninges, il l'intitule « La Dolce Vita » et montre un tel professionnalisme que le succès est encore au rendez-vous. Il peut alors se rendre utile pour l'association « Les Restos du Cour », qui l'invite à sa célèbre réunion artistique.

Son dernier album obéit, on l'imagine aisément, à un vieux rêve de gamin. Intitulé « Jazz. à la Nouvelle Orléans », il lui permet de collaborer avec l'orchestre d'Harry Connick Jr. et de reprendre Sinatra (« Fly Me To The Moon »). De jazz, ce disque n'a certes que le nom, mais il marque indiscutablement une étape dans sa reconnaissance artistique.

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